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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 07:23

J'ai découvert au fil du temps que la cartographie des langues est un outil essentiel pour comprendre le monde dans toute sa complexité. Et c'est dernièrement à la lecture d'un article sur le Soudan que j'ai compris à quel point l'ethno-linguistique est parfois un outil élémentaire pertinent.

 

La méconnaissance de certaines notions, comme l'ethno-linguistique, peuvent parfois induire en erreur les lecteurs.

Bien des fois, pour nous expliquer un problème, la géopolitique comme unique source d'information ou d'explication, devient la panacée. On absorbe sans rien remettre en question ce que veulent bien nous dire les grands réseaux d'information tels que l'Agence France-Presse (France), l'Associated Press (États-Unis) ou Reuters (Royaume-Uni). On nous dit certaines choses, vraies et édulcorées, mais en même temps certains éléments décisifs ne sont pas mentionnés. Une analyse de fonds est souvent occultée, un travail en profondeur est ignoré, on sort la même salade et pour finir, le lecteur est faussement orienté.

 

 

Soudandinka.jpgExemple du Soudan.

Depuis quelques temps, je lis dans les grands médias qu'au Soudan, dans la région d'Abyei, une guerre pour le contrôle du pétrole se trame. Ou qu'une guerre de religion se déroule entre un Nord musulman et un Sud animiste ou chrétien. En fait, la guerre qui se trame est avant tout une guerre ethnique dont le pétrole est un enjeu de premier plan pour le Nord et la religion un critère anthropologique de second plan pour chacun des protagonistes. Mais écrire que c'est une guerre pour le contrôle du pétrole et une guerre de religion sans jamais aborder l'aspect ethnique revient à occulter l'origine même du conflit.

 

Pour vous en convaincre voici quelques cartes qui vous permettront de bien comprendre les tenants et aboutissants.

Que constatons-nous sur la carte linguistique du Soudan.

 

 

soudan

 

Dans la zone jaune à gauche sur cette carte, la région d'Abyei, située dans le bassin de Muglad, est un bassin sédimentaire de type rift qui contient un certain nombre d'accumulations d'hydrocarbures. Mais c'est surtout une région où vivent très majoritairement des Dinkas, les Dinkas Ngok plus précisément.

Soudan-abyei1.jpgCes derniers en mauve sur ma carte et sur la carte de gauche sont séparés des autres Dinkas qui vivent au Sud-Soudan. À la suite du référendum d'autodétermination organisé du 9 au 15 janvier 2011, le Sud-Soudan, en bleu sur la carte du haut, va accéder à l'indépendance le 9 juillet 2011, et ce vis-à-vis de la République du Soudan. Avec cette situation, les Dinkas Ngok ne souhaitent plus rester avec un Nord très arabisé et musulman. De plus, ils sont séparés des autres Dinkas qui vivent tous au sud de cette nouvelle frontière. C'est donc pour cette raison qu'ils ont demandé à travers un référendum à être rattachés avec le Sud-Soudan. Le problème est qu'ils sont sur un énorme gisement de pétrole. Et là est le problème.

 

Voici un autre argument qui confirme mon analyse. On constate sur la carte suivante qu'il y a du pétrole à plusieurs endroits le long de la frontière mais aucun autre conflit de cette nature n'est à signaler. Cela  confirme que c'est avant tout un problème d'origine ethnique.

Soudan-abyei2.jpg

 

Petit historique de la région : Ethniquement dans cette région, deux ethnies coexistent depuis longtemps et se partagent les ressources et autres pâturages. Alors que les Messirias sont des Arabes Baggara, musulmans sunnites et identifiés comme des gens du Nord, les Dinka Ngok eux sont des Sudistes et identifiés comme Africains chrétiens ou animistes.

Côté économique, une exploration pétrolière a été entreprise au Soudan dans les années 1970 et 1980. Une période d'investissements importants dans l'industrie pétrolière s'est produite dans les années 1990 et Abyei est devenue un centre d'exploitation important. En 2003, Abyei produisait plus d'un quart du total de pétrole brut. Mais, les volumes de production ont baissé depuis et des rapports indiquent que ses réserves sont en voie d'épuisement. Cependant un oléoduc important, le Greater Nile Oil Pipeline, traverse aussi la région jusqu'à Port-Soudan sur la Mer Rouge via Khartoum. Le pipeline est vital pour les exportations de pétrole du Soudan.

 

soudan-abyei3.jpg

Qu'est-ce que j'ai constaté à la lecture de quelques articles ? Mis à part quelques papiers de l'agence américaine The Associated Press, la plupart des journalistes écrivent l'article sans même évoquer la problématique sous l'angle du conflit ethnique. Ils privilégient la nouvelle plutôt sous l'angle d'un conflit dont le but est le contrôle du pétrole. L'aspect ethnique est pratiquement toujours absent, ou sinon de second plan. Quant au mot « Dinka », il est totalement absent.

 

Voici quelques exemples :

Radio-Canada : 100 000 personnes ont fui Abyei, à la frontière du Nord et du Sud-Soudan (Associated Press)

Dans L'Express : Le Soudanais Bachir accepte un retrait de la région d'Abyei (Reuters)

20minutes.fr: Soudan : Khartoum refuse de quitter une région du Sud-Soudan

The Associated Press : Sud-Soudan: les résidants d'Abyei rentreront, selon Ban Ki-moon dans cet article on fait finalement mention de la tribu Ngok Dinkas.
...etc.

 On est donc en droit de se poser des questions sur les méthodes journalistiques.

 

Une critique acerbe du journalisme actuel produit par les grands médias

Depuis l'arrivée d'Internet, les sources alternatives d'information nous ont appris à nous méfier des grands médias. Comme un leitmotiv digne des régimes dictatoriaux, un même message se répète sans cesse dans ces grands média-mensonges dont les journalistes se confondent avec les bureaux de presse des gouvernements occidentaux, des corporations et autres lobbies. Une unanimité de propos est souvent diffusée par des médias de premier rang comme par exemple en France, aux États-Unis ou ici au Canada.

Les journalistes nous passent en boucle la même information officielle. Cette dernière est tellement répétée qu'elle en est vraie aux yeux même des journalistes [1]. D'ailleurs, ils ne semblent n'avoir aucune once de doute sur l'information qu'ils diffusent. Ils me font penser à ces prêtres qui nous parlent de Dieu sans l'avoir rencontré. Une foi inébranlable devant une source, dans tous les sens du terme, pure et emplit de vérités justes et divines. Les journalistes des grands médias semblent être des prosélytes à leur insu.

 

Et concrètement, que se passe-t-il ? Dans une critique du journalisme, François Ruffin nous révèle dans Les Petits Soldats du journalisme  comment il a « acquis les réflexes de survie, pour intégrer les médias et gagner ses galons : recopier l’AFP, produire vite et mal, imiter les concurrents, critiquer les livres sans les lire, ne surtout plus penser, trembler devant sa hiérarchie. »

Avec humour, pour paraphraser Descartes, je dirais que : l’intelligence information toute faite, c’est la chose la mieux répartie chez les hommes journalistes parce que, quoiqu'il en soit pourvu, il a toujours l'impression d'en avoir donné assez, vu que c'est avec ça qu'il juge est payé.

Pour conclure sur cette critique, je dirais qu'il y a deux genres de journaliste : ceux qui connaissent bien leur sujet, et ceux qui sont bien payés [2].

 

 

Un autre exemple :  l'Afghanistan

perse.jpg

Prenons pour dernier exemple le conflit en Afghanistan. Il est primordial de savoir qu'on n'y parle le persan sous une variante dialectale appelée le dari. Langue principale des Hazaras, des Tadjiks et des Aïmaks, le dari sert de langue véhiculaire et culturelle dans tout l'Afghanistan. Le persan est aussi la langue officielle de l'Iran et du Tadjikistan et comprise par plus de 100 millions de gens. Une langue parlée aussi dans certaines régions d'Ouzbékistan et du Bahreïn. Vous comprenez ainsi que tous ces pays sont forcement liés culturellement et rattachés par une langue commune. (En jaune sur la carte)

 

Par conséquent, chacun peut déduire aisement que la géopolitique de l'Afghanistan sera toujours liée plus ou moins à l'Iran. Omettre de l'écrire dans le conflit afghan, revient à occulter un paramètre de premier ordre. De plus, la seconde langue apprise par les Pachtounes afghans est le persan (dari). La langue pachtoune, en rose sur la carte, est elle-même très proche du persan.

 

Par contre, pourquoi nous a-t-on parlé seulement des centaines de fois des Pachtounes ? Parce que les Pachtounes qui représentent 42% de la population et qui vivent pour une large part entre la frontière afghane et pakistanaise, (14 millions en Afghanistan et 35 au Pakistan) sont en contact rapproché avec les Talibans. Ces derniers disposent eux-mêmes de bases dans les deux pays. La collaboration des chefs des tribus pachtounes contre les Pachtounes pro-talibans étant un objectif avouable des États-Unis, une information succincte de la localité sera souvent décrite par les journaux. Mais qu'en est-il de la réelle géopolitique régionale ? Il semblerait qu'elle ne soit jamais vulgarisée aux lecteurs. Peut-être de peur qu'ils en sachent trop.....

 

 

 

 

En conclusion :

Je pense que si comme moi, votre connaissance du conflit soudanais est quasiment nulle, il y a peu de chance que vous remettiez en question les nouvelles sur ce conflit. Non pas qu'elles sont mensongères, mais plutôt dirigées et focalisées sur le conflit en lui-même. Une certaine description des enjeux qui concernent nos gouvernements nationaux ou nos entreprises occidentales est présentée mais pas forcément celles des protagonistes.

J'ai de plus constaté que la connaissance de la diversité ethno-linguistique est primordiale pour toute bonne compréhension des conflits. Elle est nécessaire à toute bonne analyse de situation et de réflexion.

La géopolitique n'a pas sa juste place dans l'information puisqu'on en prend que des bouts. Des concepts de base semblent être occultés afin que l'opinion publique occidentale se fasse une idée biaisée de la situation. On diabolise l'un ou l'autre, on tronque l'information dans le but de manipuler l'opinion publique. Nos intérêts financiers semblent être plus importants qu'une bonne vulgarisation de la situation.

 

Pour finir, j'espère vous avoir convaincu de lire mes cartes comme complément personnel d'information. Faites vous votre propre jugement et vous découvrirez par vous-même une autre géopolitique de base, comme tout expert. Moi-même, je ne compte plus le nombre de situations à travers lesquelles j'ai aussi découvert des peuples et des langues auxquels j'y associais l'actualité. Désormais, j'espère que vous connaissez un peu plus les « Dinkas ».

 

 

 

 

[1] : Sans être une référence de premier choix, rappelons également une citation de Hitler : « un mensonge répété dix fois reste un mensonge; répété dix mille fois il devient une vérité. »

[2] : un vrai journaliste est une personne qui est capable de poser toutes les questions, sauf les vraies. Sinon, il est viré pour incompétence. (phrase de mon cru)

 

 

Sources :

Vigilance Soudan

Les écoles du mensonge

Les Petits Soldats du journalisme de François Ruffin (présentation par l’auteur)

Latitude 22..

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15 septembre 2009 2 15 /09 /septembre /2009 21:59

Ne pleurons pas si une langue meurt !

C’est facile de dire ça, mais soyons réaliste, une langue est comme toute chose, elle naît, elle vit puis elle meurt. On oublie trop souvent que les choses ne sont pas immuables, éternelles. Combien de langues meurent aujourd’hui ? Les linguistes estiment qu'il devait y avoir probablement 10 000 langues il y a 500 ans. De nos jours, il meurt environ 25 langues par année, soit une toutes les deux semaines et, d'ici 2100, certains experts croient que 90% des langues encore vivantes ou plutôt moribondes seront disparues. Il y a 6 900 langues répertoriées aujourd’hui, donc par simple calcul il en restera environ 700 dans un siècle.

Ça a l’air de ne déranger personne apparemment, n’est ce pas ?

 

pleurer.jpgD’ailleurs on n’en parle presque jamais dans les journaux. Pourtant les combats linguistiques existent bel et bien. '' Touchez pas à ma langue ! '' Dises tout haut les Québécois ou les Wallons. On l’entend fréquemment dans les journaux sous toutes les formes, mais pourtant le Québécois en règle général se fiche de savoir que la langue huronne ait disparu à cause de lui (la langue maternelle des Hurons aujourd'hui, c'est le français) et que sur les 13 langues autochtones encore vivantes au Québec, 11 sont sérieusement menacées.

Quant au français, il ne s’est jamais aussi bien porté avec environ 180 millions de locuteurs (1ière et 2ième langues confondues). La tendance actuelle est de se comparer à l'anglais, machine à broyer les langues. C'est évident qu'il est plus facile d'aller voir la paille chez son voisin anglais quand on a une poutre dans son œil. Ça fait moins mal de se comparer aux autres langues internationales que de constater que le français de France menace sérieusement 26 langues autochtones et le français du Québec en menace 13 (selon un rapport de l'UNESCO). En se focalisant très souvent sur le ''méchant anglais'', on peut justifier par la suite sa politique linguistique qui consiste à éliminer graduellement la diversité linguistique tout en prônant une autre diversité pour sa propre survie.

 

On peut affirmer aussi que la langue anglaise et espagnole sont les plus grands linguicides (génocidaires linguistiques) de notre histoire contemporaine. Pas étonnant qu’elles soient respectivement la 3ième et la 2ième langues les plus parlées dans le monde (en tant que langue maternelle, l'espagnol depuis 5 ans est plus parlé que l'anglais comme langue maternelle, mais comme seconde langue, l'anglais a déjà atteint le milliard).

Chaque pays riche se donne dans l’opinion publique les moyens de combattre une autre langue internationale plus forte qu’elle, en l’occurrence l’anglais, mais c’est un problème de riche, un problème d’enfants gâtés pour certains. Le québécois devrait arrêter de chialer pour sa langue car il a un grand frère de 180 millions (180 000 000) de personnes, tandis que l’innu-aimun (ou montagnais) avec ses 14 000 locuteurs ou l’algonquin avec ses 2 500 locuteurs n’a personne pour le soutenir, d'ailleurs leurs locuteurs sont tous bilingues aujourd'hui (français pour l'essentiel). Pendant que les Québécois pleurent face à la langue anglaise, ça ne les dérangent pas de voir sous leurs yeux, sur leur 'territoire' entre guillemets, les 600 Naskapis à l'agonie culturelle et linguistique. Le Basque peut lui aussi continuer à chialer (se plaindre en bon français), car il n'est pas sur de s'en sortir puisque plus de 99.9% de ses habitants sont désormais bilingues français ou espagnol.

Les langues sont un moyen de communiquer, point, une façon d’appréhender et d’absorber le monde. Leur donner plus d’importance comme le font les grandes langues, c’est se donner plus d’importance, vouloir que sa langue domine, c’est vouloir dominer l'autre pour se sentir en sécurité.

 

Ça y est le mot est lâché : sécurité. Oui, alors tout ça pour ça ?

 

Mais de la sécurité linguistique, ça n’existe pas, tout comme la sécurité d’une vie sans problème de santé ou autres. Les choses évoluent, changent. Prenons un exemple qui fait peur et admettons que l’on ne parle qu’anglais au Québec. Premièrement regardons la composition de l’anglais par pourcentage : Français et le normand (ou anglo-français) : 28,3 %. Le latin, y compris les mots scientifiques et techniques récents : 28,24 %. Ancien et moyen anglais, vieux norrois et hollandais : 25 %. Grec : 5,32 % Étymologie indéterminée : 4,03 %. Mots dérivés de noms propres : 3,28 %. Mais un vrai cocktail linguistique que cette langue.

Deuxièmement, j’ai répertorié pour Wikipédia quelques 27 dialectes anglais en Amérique du Nord. A long terme, il est donc possible qu’une langue telle que le franglais du Québec ou une autre langue émerge et soit la nouvelle entité linguistique d’un peuple pluriel. C'est tout à fait plausible comme scénario, scénario qui existe actuellement en Suède où l'on ne sait plus si l'anglais ou le suédois sera la langue de demain.

 

Pour moi il est important de préserver les langues minoritaires car tout un patrimoine culturel vient avec, une histoire. C'est donc la culture qu'il faut défendre ainsi que la langue qui va avec. Si vous changez de langue, vous changerez vos traditions et votre approche aux choses et envers les autres.

Faisons en sorte que notre histoire québécoise, ou basque reste en vie mais s'il vous plaît, faisons une immense place à nos frères de terre, aux langues amérindiennes. Sans eux, nous ne méritons pas notre survie, linguistique bien sur...

 

Quand une langue disparaît, ce qui me dérange le plus, c'est qu'une vision du monde s'envole à tout jamais. Il ne reste qu'à l'homme que quelques façons d'aborder le monde. Ça c'est triste !

 

Merci, Wilmi, Mîkwêc, Qujanarssuaq, Weláliek,
(français, abénakis, cris, inuktitut, micmac)


Je vous suggère la lecture de ce texte de louis-Jean Calvet  Une langue qui meurt, c'est une vision du monde qui disparaît. C'est un point de vue que je partage.


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10 août 2009 1 10 /08 /août /2009 01:17


Ce que j'ai découvert en faisant les cartes linguistiques !



Quand j'ai commencé à dessiner les cartes linguistiques, il m'a fallu savoir un montant impressionnant de données et répertorier un grand nombre de cartes géographiques. Tout ce que je voyais ne m’impressionnait guère. Si ethnologue.com est une mine de renseignements et ses cartes linguistiques très complètes, elles ne sont que dans des limites nationales et ne prennent pas en compte le contexte linguistique réel des langues transfrontalières. D’ailleurs, j’avais des problèmes, car les langues dessinées sur un pays ne correspondaient pas forcement de façon exacte avec la même langue d’un autre pays, la géographie linguistique n’était pas respectée partout. Et puis des cartes comme celle du Soudan ou du Botswana ne répertorient les langues qu’avec des points. J’ai par la suite et par pur hasard trouvé Geocortex. Laissez-moi vous dire qu’avant de tomber dessus, j’ai ouvert des milliers de sites linguistiques et plusieurs livres pendant de nombreuses années. C'est par la suite, avec leurs limites linguistiques, que j’ai pu dessiner la carte du Soudan ou du Botswana. Je ne sais pas qui a copié qui, qui a vendu à qui ou qui a donné les limites linguistiques des cartes mais elles sont à 95% identiques pour les deux sites. Par contre, ils nomment certaines langues de différents noms. Il n'est pas évident de mettre une langue sur la carte quand le peuple qui la parle peut être nommé différemment. Je me satisfaisais de tout ça et réalisais mes cartes en les recoupant tout le temps. Jusqu’au jour où j’ai lu un livre extraordinaire de John Perkins : ‘'Confessions of an economic hitman’' ou en français '‘confession d’un assassin financier'’. (À lire absolument, ça en dit long, il explique la dynamique qui se trame dans les pays possédant du pétrole, il révèle les mécanismes et les méthodes économiques pour créer des coups d’État, créer des conflits, et surtout des dettes astronomiques dans le but ultime de saisir le pétrole tout en forçant les gouvernements à signer des contrats de construction. Les seuls bénéficiaires seront les firmes d'ingénieries américaines en premier, puis les grands groupes américains.

 

Dans son livre, il met soudain en cause SIL…SIL…SIL Ça ne dit quelques chose. Mais oui ! C'est ethnologue.com. Société Internationale de Linguistique. Mais c'est quoi le rapport... Voici ce que j'ai trouvé en fouinant sur Internet et le livre.
Les allégations tenues par John sont les suivantes :
"SIL had been working extensively with the Huaorani tribe in the Amazon basin area, during the early years of oil exploration, when a disturbing pattern emerged. Whenever seismologists reported to corporate headquarters that a certain region had characteristics indicating a high probability of oil beneath the surface, SIL went in and encouraged the indigenous people to move from that land, onto missionary reservations; there they would receive free food, shelter, clothes, medical treatment, and missionary-style education. The condition was that they had to deed their lands to the oil companies."
Voici la traduction française :
SIL avait travaillé intensivement avec la tribu des Huaoranis (ou waoranis sur mes cartes) dans un bassin d'Amazonie, pendant les premières années de l'exploration pétrolière. Soudain, une chose inquiétante est survenue. A chaque fois que les sismologues ont rapporté aux sièges sociaux de la corporation (pour laquelle John travaillait) qu'une certaine région avait des caractéristiques qui indiquaient une probabilité élevée de pétrole sous la surface, SIL est allé et a encouragé le peuple autochtone a se déplacer vers une autre terre, sur des réserves gérer par des missionnaires ; et de là les Huaoranis recevraient la nourriture gratuitement, un abri, des vêtements, un traitement médical, et une éducation à la façon des missionnaires. La condition était qu'elle (la tribu) devait transférer leurs terres aux compagnies pétrolières.

 

 

Je ne vais pas tout traduire mais voici aussi ces textes qui confirment ce que John écrivait :
From Judith Kimerling, Amazon Crude, p. 85  “The first peaceful contacts between Huaorani and cowode [outsiders]—fundamentalist missionaries from the U.S.-based Summer Institute of Linguistics/Wycliffe Bible Translator Inc. (SIL) and Christian Missions in Many Lands—were in 1958. Most Huaorani, however, had no peaceful contacts with outsiders until the early 1970s, when SIL missionaries established contact and convinced them to leave their homelands to join previously-evangelized Huaorani groups living in the western edge of traditional Huaorani lands. Oil exploration activities were underway in the areas that the newly contacted bands had lived in, and several oil workers and Huaorani had been killed there (Rival 1990).
“The tragic history of the Huaorani begins with the arrival of the Summer Institute of Linguistics (SIL), a North American group with a religious approach that learns the native languages, translates the Bible and evangelizes the indigenous populations, in order to achieve a favourable environment for the North American companies. Starting on the second decade of the 20th Century, SIL worked in Ecuador to favor Texaco.  (Lire les controverses sur http://en.wikipedia.org/wiki/SIL_International)

À partir de ce moment, je n'ai plus vu ethnologue.com comme avant. SIL essaya de se justifier mais je crois que les repentis de John ont plus de crédits à mes yeux qu'une institution, surtout si cette dernière est basée sur un dogme religieux. En tout cas, ils n'auront pas mon assentiment à leurs prétextes et justificatifs bidons mis sur internet. Ensuite, j'ai regardé de plus prés les sites auxquels je me référais tel que imf.geocortex.net. Ce site répertorie les langues sur cartes mais aussi -Churches - Churches per populated place -Country with Church data - Bible translation status - Jesus translation status - et les langues du monde. Encore un site à caractère religieux, une compagnie canadienne anglaise qui a répertorié des milliers de langues et qui se paye le luxe de mettre English comme langue dans tout le Québec. Le Québec n'existe pas, bien sur, c'est le Northwest Territories. Non seulement ils sont religieux (ce n'est pas péjoratif mais j’ai du mal à croire ou ne pas filtrer les informations de toute institution qui se base sur un dogme) dans leurs analyses, mais en plus ils sont pourris ou plutôt anti-francophones ou anti-québécois. Quelle honte d'être aussi débile que ça. Ça en dit long sur leur étroitesse d'esprit. Tient ça fait encore un pourri de plus. Et bien voici comment ils se présentent
Welcome! You are currently at the site of the Interactive Maps for the World Missions Atlas Project. This site contains various forms of digital mapping information. This information is helpful in assessing the current status of Missions progress throughout the world. It is a constantly expanding site that seeks to produce a strategically significant World Missions Atlas. The WorldMAP consortium is comprised of Evangelical organizations. Collectively we use the following definition of "Evangelical" for the purposes of this project. An Evangelical is a Christian that generally affirms:
1. The Lord Jesus Christ as the sole source of salvation through faith in Him.
2. Personal faith and conversion with regeneration by the Holy Spirit.
3. A recognition of the Word of God as the only basis for faith and Christian living.
4. And a commitment to biblical preaching and evangelism that brings others to faith in Christ.
The Churches In Habitat information projected and displayed herein utilizes data from several sources. Generally, it is our policy to depict the churches as Evangelical based on the judgment of field researchers that have shared their data with us. In some instances, the church data will include groupings not usually associated with the Evangelical tradition. Where that is found to be the case, one will need to take this into consideration before drawing final conclusions regarding Christian strength, deployment needs, or strategic initiatives.
Non de dieu, mais c'est l'horreur !
Et puis toutes les bases de données tellement intéressantes qui viennent de Joshua project.... Encore un site religieux, mais qu'est ce que dieu vient foutre dans tout ça, on parle de langues ou de religions. Je suis attristé de m'être inspiré à 90% de sites linguistiques incontournables, de mines d'or sachant très bien leur but, celui de convertir au christianisme des gens vivant dans les lieux les plus reculés. C'est quoi leur but, envahir le monde d'une religion chréti(en)ne (excusez pour la faute de frappe).
Bon et bien moi aussi je vais faire ce que je veux même si j'en ai pas autant les moyens. Ils font des saloperies pour avoir de l'argent de pétrolières dans le but de continuer leurs missions d'évangélisation, c'est dégoûtant.

J’ai donc fait abstraction de tout ça et focalisé sur mes cartes linguistiques. Pour moi, le plus important est que vous sachiez, grâce à ces dernières que la diversité linguistique existe et qu'elle ne s'arrête pas à la frontière d’une nation, une langue va au delà des concepts nationaux qui vous ont été enseignés. Formatez votre esprit et faites votre propre opinion avec des cartes libres de tous concepts nationaux ou religieux. Faites vous une idée nouvelle sur ce qui vous entoure http://www.muturzikin.com/fr.html. Mes cartes ne représentent pas forcément la réalité linguistique d’un pays, mais elles ont le mérite de représenter des langues minoritaires, des dialectes ou des langues en danger dans le respect de leurs limites ou isoglosses.  Eskerrik asko.

(Pèlerin de Xabier à Pampelune / Pilgrim of Xabier at Iruña)
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15 juillet 2009 3 15 /07 /juillet /2009 01:49

Patzcuaro.jpgPátzcuaro, qui signifie "le lieu des pierres" en langue Purépucha, est aussi une ville de l'état du Michoacán, au Mexique. Elle est située à environ une heure par la route entre Morelia et Uruapan. Sa population est estimée à environ 45 000 personnes.

 

Les Tarasques (également appelés Purépechas) sont un peuple amérindien habitant le Michoacán et les États limitrophes du centre-ouest du Mexique. En 2000, l'Institut National Indigéniste recensait 121 409 locuteurs de langue tarasque (dont 103 168 bilingues tarasque/espagnol). Ces chiffres sont faussés car un certain nombre d'Indiens tentent de se faire passer pour métis devant l'enquêteur. La raison vient de ce que le terme Indio conserve dans le langage courant une connotation insultante et que les indigènes qui occupent le niveau le plus bas de l'échelle sociale sont victimes de discriminations. De plus, les enfants de moins de cinq ans ne sont pas recensés. Les estimations présentent donc une erreur d'environ 15 % (M. Antochiw, J. Arnauld, A. Breton).

 

 

Si l'espagnol est la langue officielle du Mexique. 289 langues au total y sont parlées et elles sont réparties dans 11 familles (dont 3 sont des langues isolées).

Parmi les groupes autochtones les plus importants, citons ...

- dans la Sierra occidentale : Tarahumaras, Coras et Huicholes,

- sur la cordillère volcanique : Tarasques du Michoacan, Oromis de la région de Mexico et Nahuas de Taxco,
- autour du golfe : Totonaques près de Véracruz, Huastèques et Chontales dans le Tabasco,
- dans la Sierra et la vallée de Oaxaca : Mixtèques et Zapotèques,
- dans le sud du pays, les Mayas : Chols, Lacandons, Tzotzils et Tzeltals au Chiapas et Yucatèques dans le Yucatan.


NUEVA MAPA DE MÉXICO

Mapa lingüístico de México

Mexikoko mapa linguistikoa

Linguistic map of Mexico

 

http://www.muturzikin.com/cartesamerique/cartemexique.png(dessinée en 2010)

 

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14 juillet 2009 2 14 /07 /juillet /2009 08:00

Kyoikumama.jpgParfois, même les meilleurs traducteurs se heurtent devant des mots qui défient toute traduction. De nombreuses langues comprennent des termes qui n'ont pas de contrepartie simple dans notre langue. Voici dix mots qui sont particulièrement difficiles à traduire.

Mamihlapinatapei
En yagan (yamana), la langue autochtone de la région de la Tierra del Fuego en Amérique du Sud. Ce mot a été traduit de plusieurs façons, il implique toujours un regard sans paroles significatives partagé par deux personnes qui ont à la fois le désir d'entreprendre quelque chose, mais sont réticentes à la fois de commencer.

Jayus
Parlé en Indonésie, ce mot signifie une plaisanterie si mal racontée et si drôle qu'on ne peut pas s'empêcher de la rire.

Prozvonit
Dans les deux langues tchèque et slovaque, ce mot signifie qu’une personne appele un téléphone mobile et fait sonner une fois pour que l'autre personne la rappelle, ce qui permet à l'appelant de ne pas dépenser d'argent.

Kyōiku mama (教育ママ)
En japonais, ce mot renvoie à une mère qui pousse sans relâche ses enfants vers la réussite scolaire.

Tartle
Verbe écossais qui signifie hésiter à présenter une personne tout en sachant que l’on a oublié son nom.

Iktsuarpok
Mot en inuktitut (des Inuits), qui signifie aller à l'extérieur pour vérifier si quelqu'un s’en vient.

Cafuné
Du portugais brésilien, signifie de mettre tendrement les doigts dans les cheveux de quelqu'un.

Torschlusspanik
De l'allemand, ce mot signifie littéralement «la panique à la fermeture de porte automatique» et est utilisé pour décrire la peur du temps qui passe trop vite avant d’agir. Ce terme est le plus souvent appliqué aux femmes qui courent contre « l’horloge biologique » avec pour objectif de se marier ou de porter des enfants.

Tingo
De la langue Pascuane dans l'île de Pâques, c'est l'acte de prendre des objets qu'on désire de la maison d'un ami puis progressivement, les lui emprunter tous.

Ilunga
Le Tshiluba dans la République démocratique du Congo, En Juin 2004, ce mot a été choisi par de nombreux linguistes comme étant le mot le plus intraduisible au monde. Ilunga indique une personne qui est prête à pardonner tout abus qui apparaît une première fois, à tolérer la deuxième fois, mais à ni pardonner, ni tolérer une troisième fois. Ce vocable arrive en tête d'une liste dressée par plus de mille linguistes, à l'initiative de l'agence Today Translations.



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13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 04:46

Tu fais rire les poissons ! est une façon de dire au Québec ''Voyons donc'', ou ''c'est pas croyable''. Cette dernière est aujourd'hui peu utilisée mais très drôle. Cependant, il existe des milliers d'expressions dans la langue française dont la signification est très différente d'une place à l'autre. Voici quelques traductions:

 

chienneajacquesDu français à l'acadien

Je fais du ravaudage (action de rapiécer, de repriser à l’aiguille)

          Je bavarde

Ne t'excite pas

          T'escrimes toi pas (aucune épée mais plutôt le sens de faire de grands efforts, s'évertuer à)

Le pêcheur jette ses filets sur un banc de poisson

           Le banquier banque (plus court)

Il l'a réprimandé, il ne l'a pas épargné

           Il lui a donné son biscuit

Il fripe toujours son jeans (chiffonner, défraîchir ses habits)

           Il fripe toujours son bol (lécher son bol, toute autre signification)

 

 

Du français au québécois

Kevin dit les choses franchement

          Kevin dit toute en mots carrés

Ne quittez pas (appel téléphonique)

          Gardez la ligne (ne pas confondre avec rester mince)

Être complètement drogué

          Péter au frette (c'est aussi mourir d'un coup), être gelé comme une balle (pas de notion de froid)

Tu es désordonné, non minutieux

          T'es broche à foin

Prépares-toi (dans le sens mise en garde, quelque chose de gros à dire)

          Attaches ta tuque avec d'la broche

Attention, tu vas prendre le fossé (en auto)

          Attention, tu vas prendre le clos

Il habite dans un taudis

          Il vit dans un coqueron

Bouges-toi, ôtes-toi les doigts du cul

          Grouilles-toi l' cul, ôtes-toi les doigt dedans l' nez

Être complètement saoul

          Rond comme une bean, être sur la brosse

Les poulets, les flics, la police

          Les boeufs, les cochons, les polices (toujours au pluriel)

Le policier arrive

          Une police s'en vient (la personne)

Il est est hyper content

          Il est fou comme un balai

Il est chié, il a de l'audace

          Il a un front de boeuf

Il super mal habillé

          Il est habillé comme la chienne à Jacques (lire l'histoire de Jacques et sa chienne)

Vas-y, dépêches-toi

          Envoye, déguidines, embrèlle

Cette bagnole est une vraie merde

          Ce char est un vrai citron

 

Du français au cajun (Louisiane)

Donne-moi une moitié de melon

          Donne-moi une gamelle (ce n'est un récipient) 

Donne-moi un bonbon

          Donne-moi un doux

Veux-tu une paille pour boire

          Veux-tu une canne pour boire (de la tige de canne à sucre)

Ce soir, on va à une soirée dansante

          Cett' nuite, on va à des fais dodos

Mon fils use toujours vite ses chaussures de travail

          Mon fils est un usurier qui magane ben vite ses souliers d'ouvrage

 

 

Ce sont toutes de mes expressions avec l'aide du magnifique livre ''Les Facéties de la francophonie'' écrit par Nicole Ricalens-Pourchot

 

Voir aussi : Le lexique québécois

                     Petit lexique des mots et expressions du Québec

 

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12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 16:57

 

 

funny animated gif

 

 

Cartes sur Muturzikin.com des systèmes d'écriture :

Abjad, Abugida, Alphabet, Logogramme & Syllabaire


carte des différents alphabets

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11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 19:54

C'est un quiz où vous devez associer 25 photos de personne en rapport avec une partie du monde. Ce n'est pas facile !

Le site étant néo-zélandais, il faut connaître un peu les particularités ethno-culturelles principales des autochtones d'Océanie, c'est-à-dire, faire la différence entre les Micronésiens, les Mélanésiens et les Polynésiens. Attention aux types caucasiens, au type malgache...etc. (Voir ici la troisième carte)

 

Cliquez sur la carte pour commencer

 

quizzethnique.jpg

 

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10 juillet 2009 5 10 /07 /juillet /2009 05:14

The world in which you were born is just one model of reality. Other cultures are not failed attempts at being you: they are unique manifestations of the human spirit.
- Wade Davis

Le monde dans lequel vous êtes né n'est qu'une réalité parmi d'autres. Les autres cultures n'ont pas échoué à vous ressembler: Elles sont des représentations uniques, singulières de l'esprit humain.

 

Edmund Wade Davis (né le 14 décembre 1953) est un anthropologue canadien, ethnobotaniste, auteur et photographe dont le travail s'est concentré sur des cultures indigènes dans le monde entier, principalement en Amérique du Sud et du Nord et plus particulièrement sur l'implication des utilisations traditionnelles et des croyances associées aux psychotropes.

Davis est devenu célèbre avec son livre à succès édité en 1985 « The Serpent and the Rainbow » dont le sujet  porte sur des zombis d'Haïti.

Un film d'horreur, inspiré du livre et avec le même titre, est sorti en 1988.

Vous avez les sous-titres en français si vous le désirez.

 

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10 octobre 2007 3 10 /10 /octobre /2007 05:39

Select_Language.jpgDevinez la langue.
Je vais vous aider, ce n'est ni la langue de bois, ni la langue de boeuf, mais dessous vous avez la langue au chat.

  1. Bada ordua ausardia eta adorea erakustekoa.[1]
  2. It was the best of times. It was the worst of times.[2]
  3. C'était le meilleur des cas. C'était le pire des temps.[3]
  4. Es war die beste aller Zeiten. Es war die schlimmste Zeit.[4]
  5. 這是最好的時代。這是最糟糕的時代。[5]
  6. Fue el mejor de los tiempos. Fue el peor de los tiempos.[6]
  7. .كان أفضل الأوقات. كان أسوأ الأوقات[7]
  8. 그것은 시대의 최고였다. 그것은 시대의 최악이다.[8]
  9. E 'stato il migliore dei tempi. E 'stato il peggiore dei tempi.[9]
  10. これは、時代の最高でした。これは、時代の最悪だった。[10]
  11. זה היה הטוב שבזמנים, זה היה הרע שבזמנים[11]
  12. Это было лучшее время. Это было худшее из времен.[12]
  13. Foi o melhor dos tempos. Foi o pior dos tempos.[13]
  14. Het was de beste tijden. Het was de slechtste tijden.[14]
  15. Ήταν η καλύτερη εποχή. Ήταν η χειρότερη εποχή.[15]
  16. Det var den bästa av tider. Det var den värsta av tider.[16]
  17. यह समय की सबसे अच्छी थी. यह समय का सबसे बुरा था.[17]
  18. Nó là tốt nhất của thời đại. Nó là tệ hại nhất của thời đại.[18]
  19. Det var de beste av tider. Det var de verste av tider.[19]
  20. มันเป็นสิ่งที่ดีที่สุดครั้ง. มันเป็นชั่วครั้ง[20]
  21. Se oli parasta aikaa. Se oli huonointa aikaa.[21]
  22. Byla to nejlepší doba, a byla to nejhorší doba.[22]
  23. Ba é an chuid is fearr de uaire. Ba é an measa na huaire.[23]
  24. Ilikuwa nyakati bora. Ilikuwa mbaya ya nyakati.[24]
  25. Það var besti tíminn, það var versti tíminn.[25]
  26. Ito ay ang pinakamahusay na ng beses na. Ito ay ang mga pinakamasama ng beses.[26]
  27. Bu kez en iyisiydi. Bu kez kötü oldu.[27]
  28. Това беше най-най-добрите времена. Това беше най-лошото време.[28]
  29. See oli parematel aegadel. See oli halvim korda.[29]
  30. Ishte më të mirë të kohës. Ajo ishte më e keqe e herë.[30]
  31. Din kienet l-aqwa ta 'drabi. Din kienet l-agħar ta 'drabi.[31]


langue-chat.jpg
Je donne ma langue au chat

  1. Basque
  2. Anglais
  3. Français
  4. Allemand
  5. Chinois
  6. Espagnol
  7. Arabe
  8. Coréen
  9. Italien
  10. Japonais
  11. Hébreu
  12. Russe
  13. Portugais
  14. Néerlandais
  15. Grec
  16. Suédois
  17. Hindi
  18. Vietnamien
  19. Norvégien
  20. Thai
  21. Finnois
  22. Tchèque
  23. Irlandais
  24. Swahili
  25. Islandais
  26. Filipino
  27. Turc
  28. Bulgare
  29. Estonien
  30. Albanais
  31. Maltais
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